Raffinerie et dépôt pétrolier Fenaille et Despeaux

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Gauriac

Établie à Bègles, la société des fabricants Alphonse Fenaille et M. Chatillon produisait depuis 1852 des huiles et graisses végétales à base de résine pour les voitures à cheval. A partir de 1857, ils s’associèrent à Charles Despeaux, inventeur de la première chaudière. Ils furent autorisés, par arrêté préfectoral, à pratiquer dans cette même ville la distillation du pétrole brut, importé en fût depuis la Russie et la Roumanie.

En 1869, à la suite d’un grave incendie dans le port de Bordeaux qui détruisit un grand nombre de bateaux transportant du pétrole, il fut décidé que le stockage du pétrole serait désormais transféré en aval de Bordeaux. La société, devenue Société Fenaille et Despeaux en 1874, implantée en Gironde et à Aubervilliers, produisait alors plus d’un tiers de la consommation française. En 1878, la Saxoléine, une huile de pétrole destinée à l’éclairage, fut mise en vente et, en 1883, alors que Maurice Fenaille succédait à son père dans l’entreprise, deux autres lubrifiants ainsi que le Benzo-moteur (essence pour voitures et avions) furent commercialisés.

En 1889, la société projeta d’établir un dépôt d’essence et de Mazout de première classe sur les bords de l’estuaire à Gauriac ; l’autorisation fut accordée par le préfet le 1er avril 1890. Ce dépôt fut construit sur les parcelles 342, 343 et 349 bis de la section B du plan cadastral sur lesquelles se trouvaient quelques bâtiments, appartenant, en 1820, à la veuve Furt : "L’établissement sera clos par un mur et le sol creusé en forme de cuvette afin de permettre l’isolement d’une capacité double des essences. […] Le transvasement du pétrole se fera directement des vracs des navires dans le bassin métallique au moyen d’une pompe à refoulement et de tuyaux étanches débouchant dans le bassin".

D’après des plans, 5 cuves, des quais et des appontements furent construits, visibles sur des cartes postales de la première moitié du 20e siècle.

En 1921, la société Fenaille et Despeaux, nommée désormais La Pétroléenne, investit le port de La Roque de Thau pour y installer un autre dépôt : "Les pétroles et essence sont amenés de l’usine de Furt aux réservoirs au moyen d’une canalisation souterraine déjà établie pour le remplissage des wagons-citernes en gare de Villeneuve". L’activité de ces dépôts a perduré jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Le 27 octobre 1976, un ferrailleur acquiert le site en vue de son démantèlement. Seuls quelques vestiges sont conservés, notamment l'emprise au sol des anciens réservoirs et les chemises en béton de deux cuves. L’imposante maison d’habitation du directeur est également conservée au bord de la route, tandis que des ateliers et magasins sont établis au bord de l'estuaire.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Les cuves étaient établies à flanc de falaise. La zone est aujourd'hui recouverte de végétation.

Deux cuves sont encore accessibles : seules les chemises en béton sont conservées.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Gauriac , 126 corniche de la Gironde

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Furt

Cadastre: 1820 B2 341, 343, 344, 349 bis, 2020 AB 168

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